Il y a quelques mois, une consoeur en formation d’adultes me relatait une conversation avec son futur ex-conseiller ORP. Vous savez ces personnes chargées de vous soutenir lorsque vous avez maille à partir avec le marché du travail. Vous n’avez jamais eu l’occasion d’en fréquenter? Alors dites-vous que vous avez eu de la chance… jusqu’à présent. Au cas où vous l’ignoreriez encore, le travail sera bientôt une denrée rare. Les robots vont prendre nos places!
Mais revenons à notre mouton noir. Nous sommes à la veille des fêtes. C’est le dernier entretien de l’année. Le fonctionnaire s’agite devant son ordinateur. Où diable va-t-il bien pouvoir indiquer tous ces mandats de formatrice dans sa grille d’évaluation? Ils ne rentrent dans aucune case. Mauvais pour les statistiques. À court d’idées, le conseiller exaspéré finit par dire: «Je ne sais pas que faire de vous, vous êtes improductive!»
C’est sûr que c’est plus simple de compter le nombre de dossiers aux normes ISO produits à la chaîne selon des processus de plus en plus abscons que d’accompagner des adultes dans leur processus d’apprentissage au quotidien. Quant à la notion même d’improductivité, je me demande pourquoi je m’obstine à scribouiller ce genre de réflexion selon un rythme — disons personnel — plutôt que de me contenter de liker des news sur la toile magique et de préférence des fake news, activité nettement plus productive. Pendant qu’on y est, si jamais un robot souhaitait remplacer le brillant conseiller, perso, je n’y trouverais rien à redire. Tant qu’à être inhumain, autant l’être totalement.
Sylvie Chevalier
Mais revenons à notre mouton noir. Nous sommes à la veille des fêtes. C’est le dernier entretien de l’année. Le fonctionnaire s’agite devant son ordinateur. Où diable va-t-il bien pouvoir indiquer tous ces mandats de formatrice dans sa grille d’évaluation? Ils ne rentrent dans aucune case. Mauvais pour les statistiques. À court d’idées, le conseiller exaspéré finit par dire: «Je ne sais pas que faire de vous, vous êtes improductive!»
C’est sûr que c’est plus simple de compter le nombre de dossiers aux normes ISO produits à la chaîne selon des processus de plus en plus abscons que d’accompagner des adultes dans leur processus d’apprentissage au quotidien. Quant à la notion même d’improductivité, je me demande pourquoi je m’obstine à scribouiller ce genre de réflexion selon un rythme — disons personnel — plutôt que de me contenter de liker des news sur la toile magique et de préférence des fake news, activité nettement plus productive. Pendant qu’on y est, si jamais un robot souhaitait remplacer le brillant conseiller, perso, je n’y trouverais rien à redire. Tant qu’à être inhumain, autant l’être totalement.
Sylvie Chevalier